C’est un exercice rare de transparence que vient de faire McDonald’s au Canada (décidemment un marché très créatif pour la marque), en acceptant de répondre à la question d’une vraie consommatrice : “Pourquoi vos produits ont toujours l’air différent dans les pubs par rapport à ce qui est servi dans un restaurant ?” .
Dans un film de 3 minutes 30, la directrice marketing locale, Hope Bagozzi, montre l’envers du décor et explique les dessous d’un product shot.
Évidemment, McDonald’s veut que le consommateur retienne que les produits photographiés sont préparés avec les mêmes ingrédients que dans un restaurant et qu’il y a le même nombre de rondelles de cornichon que dans la réalité.
Si le burger de la pub a l’air plus voluptueux que celui acheté, c’est juste parce qu’on a besoin de montrer les différents ingrédients, d’où la mise en scène (les retouches sur Photoshop pour le rendre plus appétissant sont tout de même assumées).
Le discours ressemble un peu à cela : “nous embellissons la réalité, mais nous vous expliquons pourquoi et comment nous le faisons, et cela reste la réalité” .
Cet exercice de transparence marque encore une fois la montée en puissance des consommateurs. La proximité, la prise en compte des interrogations légitimes et la transparence sur les artifices marketing sont des attitudes dont les marques peuvent de moins en moins se passer.
D’autant que dans l’agro-alimentaire, certains se sont fait une spécialité de comparer les photos des packagings avec la réalité (voir ce site allemand par exemple).
Alors, mieux vaut le faire soi-même et assumer que l’on triche un peu avec la réalité.
Merci pour le film allemand, très amusant. Mc Do, en prenant la parole par anticipation, fait il preuve de transparence ou de cynisme ? La phase photoshop me semble un peu rapide pour être honnête !
Merci de ton commentaire Denis.
Tu as raison, l’écart est faible entre transparence et cynisme et la phase Photoshop casse un peu la belle argumentation d’une simple mise en scène des différents ingrédients
Je me demande si une marque alimentaire ne devrait pas accepter de montrer la réalité de ses produits et le proclamer (dans une démarche un peu à la Dove).
De plus pour pousser plus loin la transparence et le dialogue, McDonald’s aurait pu demander à la consommatrice si elle était satisfaite de la réponse.
En tout cas le pouvoir du consommateur est tel aujourd’hui qu’il faut anticiper ce type de démarche, avant qu’elle soit menée de manière moins bien intentionnée.