Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, encore faut-il qu’elle séduise son public…
Ramage et plumage…

Qu’il s’agisse du produit en lui-même, de l’emballage, du design du site internet ou des autres outils de communication, il y a beaucoup de choix graphiques à faire, devant lesquels certains innovateurs peuvent se retrouver démunis.
Pourtant, combien de produits ou de services peuvent manquer leur public pour des problèmes d’exécution et de manque d’attractivité du design (parfois corrigés par la suite… par un concurrent).

Parmi tous ces choix à faire, les couleurs font partie des choix majeurs qui peuvent faire la différence.

Privilégier telle ou telle couleur envoie un signal sur les caractéristiques et la personnalité d’un produit
. On peut se fondre dans la masse de ses concurrents en respectant les codes de son marché ou on peut jouer la rupture (comme le premier iPod — blanc).

Dans tous les cas :

“Les couleurs ne sont pas anodines. Elles véhiculent des codes, des tabous, des préjugés auxquels nous obéissons sans le savoir, elles possèdent des sens variés qui influencent profondément notre environnement, nos comportements, notre langage et notre imaginaire.”

Dominique Simonnet – Couleurs, le Grand Livre

Pour aider tous ceux qui sont confrontés à ces choix (avec l’aide d’une agence ou pas), j’ai compilé ici quelques infos et liens utiles.

Tout d’abord, voici une infographie très bien faite, trouvée initialement sur ce site. Elle vous décrypte en quelques mots la signification psychologique des différentes couleurs.
Même si à l’origine, l’intention est plutôt de servir au choix des couleurs pour le design d’un site web, il n’y a aucun problème à tenir compte de ces enseignements pour d’autres utilisations.
Vous pourrez ainsi estimer l’effet que chaque couleur peut avoir sur vos consommateurs et ce qu’elle véhiculera sur votre innovation.

Nous avons en France la chance d’avoir Michel Pastoureau, historien et anthropologue des couleurs, un des spécialistes mondiaux de la question.

Une bonne introduction à l’oeuvre de Michel Pastoureau

Parmi tous ses ouvrages, je vous conseille pour démarrer «Le petit livre des couleurs» (la version «Grand livre» est malheureusement disponible uniquement en occasion et assez chère, mais chaque chapitre portant sur une couleur est artistiquement complété de beaucoup d’œuvres utilisant la couleur en question).
Ce livre fort utile donne pour chaque couleur des éléments sur son histoire et décrypte ce qu’elle véhicule en terme de sens, de codes, etc.

Voici quelques éléments-clés sur les 6 principales couleurs et les 5 demi-couleurs :

  • le bleu : une couleur sage, consensuelle (la couleur préférée des occidentaux), sobre, discrète, raisonnable et douce. Parfois divinisée.
  • le rouge : une couleur pleine d’ambivalence. L’orgueil, l’ambition, le pouvoir mais aussi l’insolence et la révolution. Le feu, le sang, l’amour, le divin mais aussi le péché et l’enfer. La couleur de l’érotisme et de la passion et également de la fête (Noël, le spectacle, le luxe).
  • le blanc : la pureté, l’innocence, la virginité, le propre, la sérénité, la paix, le sacré, la lumière divine, le transcendant, l’au-delà (les fantômes). Egalement la vieillesse et la sagesse.
  • le noir : le deuil mais aussi l’humilité, l’austérité, le chic et l’élégance.
  • le vert : la nature, le paisible, le changement, le jeu, le hasard. Une couleur qui pouvait aussi être inquiétante dans le passé (les petits hommes verts). Aujourd’hui, de plus en plus la liberté, la jeunesse, la santé, la fraîcheur, le naturel et… la gratuité.
  • le jaune : une couleur mal aimée autrefois (l’automne, le déclin, la maladie, la trahison, le mensonge et l’exclusion) mais qui tend à être réhabilitée en s’appropriant les codes de l’or et de l’orangé.
  • le violet : la pénitence, le vulgaire. Une couleur assez détestée en général.
  • le rose : la tendresse, la féminité mais une couleur qui peut être assez miêvre.
  • le marron : le sale, le pauvre, le brutal, la violence.
  • le gris : la tristesse, l’ennui, la vieillesse mais aussi la sagesse.
  • l’orangé : elle s’affirme en prenant de plus en plus les codes de l’or et du soleil (la chaleur, la joie, le tonus, la santé).

Évidemment, oser utiliser une couleur à contre-emploi peut parfois être gagnant, en particulier pour créer la rupture. Quelques marques ont par exemple utilisé avec succès le violet, comme Whiskas.
Chaque marché peut également avoir ses propres codes, à suivre ou au contraire à casser pour émerger.

Enfin, certaines couleurs peuvent dominer une époque, puis passer de mode.
Pantone, spécialiste des couleurs s’il en est, vient de sortir un livre original sur l’histoire des couleurs au XX° siècle.

Comme il y a des goûts à la mode, il y a des couleurs qui le sont.
A vous d’estimer s’il faut la suivre… ou pas.

Ne manquez pas mes posts !

Je ne vous spammerai pas ! Consultez la politique de confidentialité pour plus d’informations.